A propos

Pourquoi ce blog

Je n’ai connu qu’un seul de mes grands-parents, Pépère, mon grand-père maternel, François Durand pour l’état-civil. Encore ne l’ai-je connu que quelques années, sur la fin de sa vie, lorsqu’il vint habiter chez nous au Rheu après la mort de son épouse Anne-Marie Garnier.

J’ai longtemps cru ne pas avoir de souvenirs avant l’âge de dix ans. Cela me semblait naturel et comme nous n’avions pas l’habitude à la maison de se remémorer les évènements familiaux, fort peu de souvenirs collectifs se sont construits.

Ce n’est qu’en rencontrant la famille de Michelle, mon épouse, que j’ai découvert la vertu de ces anecdotes sans cesse répétées, des petits incidents de la vie quotidienne qui seraient vite oubliés sans ces séances, parfois pesantes, des “et tu te souviens, à Rothéneuf, quand on revenait de la plage en traînant nos pelles…”.

Pour ma part, c’était le vide absolu avant mon entrée au collège Saint Joseph à Bruz. Sans doute quelques flashs un peu statiques de notre passage au Rheu. Quelques réminiscences heureuses de vacances à Langon, mais aucune vision chronologique de ces images et aucun lien de parenté entre les différents individus que nous pouvions rencontrer lors de fêtes de famille.

Lorsque j’ai commencé mon arbre généalogique, il y a maintenant une quarantaine d’années, c’était sans doute pour combler ces manques et donner du sens à mon histoire. Je ne savais pas, à cette époque, à quelle point cette quête allait m’enrichir et m’aider à comprendre un peu mieux ces parcours de vie qui ont contribué à me construire.

Remonter au plus loin dans mon arbre généalogique a été la première étape. Sans doute, comme tout généalogiste amateur. Amasser les fiches d’état-civil de mes aïeux les plus éloignés m’apparaissait comme la tâche la plus urgente.
Ainsi lorsque je découvris sur un registre paroissial fort dégradé, l’acte de naissance d’un certain Ollivier Dugué datant du dix septembre 1657, après avoir déchiffré l’écriture hésitante à la plume d’oie sur une feuille parcheminée ayant traversé près de quatre siècles, je pensais avoir atteint le graal de ma recherche et que je ne pourrai pas trouver d’écritures plus anciennes.

J’ignorais seulement que les archives allaient devenir de plus en plus accessibles, de plus en plus en ligne, et que je découvrirai plus tard les noms des père et mère de cet Ollivier.
Surtout, je n’avais pas analysé que l’une des caractéristiques des archives est de durer dans le temps. Par conséquent, il n’y avait pas urgence à dépouiller les actes d’état-civil des siècles passés, quand la mémoire vivante de cette histoire s’éteignait peu à peu.
Oncles, tantes puis parents allaient nous quitter sans que je n’ai pris soin de recueillir toutes les informations qu’ils pouvaient me fournir.

C’est alors, mais beaucoup trop tard, que je m’enquis des photos, diapositives, papiers de famille que je pouvais intégrer dans mon arbre, l’enrichissant des feuilles, fleurs et bourgeons qui le rendrait plus vivant que les seuls actes administratifs. C’est surtout les rares moments où j’ai pu interviewer attentivement mes parents sur les événements qui ont jalonnés leur vie.
Ce blog est l’humble restitution de mon travail à destination de mes enfants et petits-enfants. Peut-être intéressera-t-il aussi mes frère et sœurs et quelques cousins plus ou moins éloignés.

J’espère qu’il pourra aussi inspirer d’autres généalogistes à publier leur travaux et qu’il procurera aux lecteurs autant de plaisir que j’en ai eu à l’écrire.

Patrick Dugué