La maison sur la lande
La recherche généalogique nous fait côtoyer les rives de l’histoire. Nombre de personnes et d’évènements nous sont totalement inconnus. Nous essayons toutefois de nous approcher de leurs réalités par nos recherches dans les archives, dans les documents familiaux mais aussi dans la mémoire des témoins de leurs temps.
Parfois, nous disposons d’un point d’ancrage qui nous rapproche d’eux. Ce peut être un lieu que nous pouvons visiter ou que nous avons identifié sur une photo. Parfois même, est-ce un lieu dans lequel nous avons vécu, une maison de famille ou de vacances.
C’est le cas de cette petite “maison sur la lande” dont je souhaitais vous parler. Elle se situe sur la commune de Langon, en Ille-et-Vilaine, sur la lande Saint-Michel. En fait de landes, il n’en reste pas grand chose aujourd’hui entre les lotissements, mais dans les années 70, à l’époque où nous y avons passé quelques étés en famille, de grands espaces étaient encore recouverts d’ajoncs et de genêts.
C’était notamment le cas autour des “demoiselles de Langon”, un ensemble de mégalithes situés à moins de 100 mètres de la maison, juste après une vaste zone déserte, immense du haut de mes 9 ans, qui servait déjà de terrain de football le week-end. Pendant les vacances d’été, il était inutilisé et devenait notre terrain de jeu pour y faire voler avec ma petite sœur, un cerf-volant en forme d’avion dont les ailes tournaient autour d’une tige métallique. Un jour le fil, trop relâché, se détacha de la bobine et l’avion alla finir sa course dans des jardins, en contre-bas du bourg.
J’ignorais à l’époque, en quoi cette maison était liée à l’histoire de ma famille paternelle. Je ne me doutais pas que mon grand-père y était né, ainsi que sa fratrie. Que ma grand-tante Clémentine y avait filé la laine jusqu’à n’en plus pouvoir et avant de finir à l’hospice de Renac. Que mon mythique “Tonton d’Amérique” (dont je vous parlerai une autre fois) y avait vécu avec sa nièce après son retour d’Argentine, bref je savais juste que nous partagions cet Eden de vacances avec mon oncle Kasek et ma tante Paulette qui en avait hérité en partage avec mon père.
Mais sans doute, serait-il pertinent de commencer par le commencement et de tenter de raconter l’histoire de cette demeure à partir du moment où elle entra en possession de mon arrière-grand-père Denis Dugué.
A suivre… La Croix Saint-Michel
